Journée d’études du collectif de recherche « Mauvais publics »
« De mauvais publics ? Les épreuves croisées de la relation d’accompagnement »
7 octobre 2025 – 9h-17h
ARIFTS – Angers
Co-organisée par l’ARIFTS – Angers, le CENS – Nantes Université, l’UCO – Angers, le LIRTES – UPEC, le LAVUE – Paris 8 et l’IRTS – Poitou-Charentes
Tout ne se passe pas toujours comme prévu dans le travail mené au sein des structures de l’intervention sociale (au sens large) qui accompagnent du public. Dans certains cas, les difficultés rencontrées lors de l’accompagnement sont associées à l’idée qu’il existerait, au-delà de la singularité de chaque situation, des catégories de personnes accompagnées « rétives », « complexes », « incasables », etc. Ce sont celles et ceux que nous proposons de regrouper ici sous le label de « mauvais publics ». Si cette expression n’est pas utilisée par les professionnel.les de l’accompagnement social, médical ou éducatif, elle nous semble pertinente pour l’analyse pour au moins deux raisons :
Elle permet la comparaison entre une grande diversité de situations, d’institutions et de secteurs d’activité,
Son usage, délibérément provoquant, conduit à expliciter les jeux de pouvoirs et les formes de normativité qui traversent les relations d’accompagnement ;
Comment ces « mauvais publics » sont-ils définis ? Par quels processus ? Quelles sont les catégories mobilisées (ethnoculturelles, psychiatriques, médicales, etc. selon les milieux professionnels) ? Qu’en font les acteur.rices de terrain ? Comment ceux-ci adaptent leur pratique/leur cadre d’intervention ? Et de l’autre côté, comment ceux ainsi désignés font-ils avec ces étiquettes et leurs effets ? Sous quelles conditions parviennent-ils à tisser un lien avec ceux qui les « accompagnent » ? Ou, inversement, fuient la prise en charge ou la font échouer ? Ces relations heurtées avec l’institution, ces échappées, blocages, refus ou soustractions de la part des personnes accompagnées mettent à l’épreuve les formes courantes de l’accompagnement et, ce faisant, mettent à jour les logiques sociales plus générales de normalisation et de domination qui les traversent, mais aussi la négociation, le bricolage et l’inventivité qui s’y déploient.